Il faut de tout pour faire un monde. Les alphabets artificiels ou synthétiques sont multiformes et peuvent être rangés sous diverses catégories généralement ignorées des classifications typographiques ; même la sous-catégorie des polices non-latines n’en tient pas vraiment compte. Ils pourraient être qualifiés de polices « à destination spéciale » mais le seul usage qu’un graphiste pourrait en faire serait de composer du faux-texte tel l’omniprésent lorem ipsum dolor. Certains de ces alphabets ambitionnent de se substituer aux polices latines, en particulier pour transcrire la langue anglaise et en simplifier l’écriture, voire la prononciation. D’autres sont destinés à la recherche linguistique, ou à doter des mondes virtuels de langues écrites. Enfin, il peut s’agir encore de tentatives purement formelles, graphiques, artistiques. Il peut paraître farfelu d’accorder une telle attention à ces alphabets excentriques. Mais qui peut présager du futur ? L’écriture actuelle est la résultante d’une longue sédimentation ; qui pourrait affirmer qu’elle est définitivement figée, sans qu’aucune évolution minime ou radicale ne puisse plus jamais se produire ?
It takes all types to make a typographical world. Artificially conceived alphabets fall in various categories that are generally ignored by most fonts classifications and even the “catch-all” non-roman or non-latin subdivision does not really account for them. It could be said that they are “special purposes” fonts, but the only special purpose use a graphic designer could make of them would be to compose some nonsensical “jabberwocky” filler text such as the famous lorem ipsum dolor. Some aim to become a substitute for the latin alphabets, especially to transcribe the English language and simplify its spelling. Others are meant to write artificial languages, for linguistic research or virtual worlds. Or they are the result of a purely formal, graphic, artistic endeavour. We just evoke here some of these. It may seem superflous to give such attention to these eccentric alphabets. But who knows ? Contemporary writing forms are the result of a long evolution, and who can say for sure their actual state is fixed, and will no longer sway or change dramatically ?
@article{CG_2006___46-47_117_0, author = {Tombeur, Jef}, title = {R\'eformes philanthropiques &~r\'eformes orthotypographiques, alphabets artificiels &~synth\'etiques}, journal = {Cahiers GUTenberg}, pages = {117--148}, publisher = {Association GUTenberg}, number = {46-47}, year = {2006}, language = {fr}, url = {http://archive.numdam.org/item/CG_2006___46-47_117_0/} }
TY - JOUR AU - Tombeur, Jef TI - Réformes philanthropiques & réformes orthotypographiques, alphabets artificiels & synthétiques JO - Cahiers GUTenberg PY - 2006 SP - 117 EP - 148 IS - 46-47 PB - Association GUTenberg UR - http://archive.numdam.org/item/CG_2006___46-47_117_0/ LA - fr ID - CG_2006___46-47_117_0 ER -
Tombeur, Jef. Réformes philanthropiques & réformes orthotypographiques, alphabets artificiels & synthétiques. Cahiers GUTenberg, Les fontes (Brest 2003), no. 46-47 (2006), pp. 117-148. http://archive.numdam.org/item/CG_2006___46-47_117_0/